
« Solve et Coagula »
(Élégie alchimique)
La Lune boit l’argent des larmes nocturnes,
Son croissant est une coupe où tremble l’éphémère.
Elle est miroir brisé, virginité qui se renverse,
Solve : tout dissoudre en lait d’étoiles.
Le Soleil mord l’or des fronts inclinés,
Il forge les sceptres dans son creuset d’été.
Ses douze rayons sont les clés du fournaise,
Coagula : fixer l’invisible en lumière.
Et le Dragon — serpent lové dans l’athanor —
Crache le mercure où dansent les contraires.
Sa queue avale sa gueule en un cercle de feu,
Il est le gardien du mariage des terres.
Lune : Eau qui fuit, reflet sans mémoire.
Soleil : Feu qui sculpte l’éternel dans l’heure.
Dragon : Souffle qui unit ce que Dieu sépare,
Et le sel de la terre est sa larme bleue.
Clés hermétiques :
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Solve (dissolution) : La Lune représente l’âme purifiée, l’abandon des scories. Allusion au bain lunaire des alchimistes où l’argent métal devient lumière liquide.
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Coagula (fixation) : Le Soleil incarne la volonté divine cristallisée. Ses "douze rayons" évoquent les 12 travaux d’Hercule (transmutation zodiacale).
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Dragon : Symbole de l’Ouroboros, il englobe la dualité (venin/remède, terre/ciel). Son "cercle de feu" est l’athanor (four alchimique) où meurt l’ego pour renaître.
« Le sel de la terre est sa larme bleue » :
Référence au sel philosophal, produit des noces entre l’humide lunaire et le sec solaire. Le bleu évoque l’azur des sages (état ultime de la pierre).
HDL+
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